Apprendre à jouer dans les vagues, apprendre à glisser, apprendre à connaître les courants de baïne, profiter d’une plage paisible (même en plein été), développer son sens marin pour que quelque soit l’activité aquatique (baignade, surf, body board…) on se sente en sécurité : un cours de surf pour une découverte ou un stage de surf pour aller un peu plus loin sont l’idéal pour essayer cette pratique aquatique riche en apprentissages, merveilleuse et frustrante à la fois.
Car il ne faut pas le cacher, le surf c’est aussi se dépasser, lutter contre les mousses pour recommencer et recommencer afin d’automatiser le mouvement de redressement et arriver à une stabilité, toute relative sur la planche et avoir le « rush d’adrénaline » qui peut rendre « accros ». Vous le saurez à la fin de votre cours ou de votre stage de surf c’est garanti ! Poursuivre ou passer à autre chose sans regrets, c’est ne pas passer à côté d’un de ses rêves ou tout simplement d’une activité vivifiante et fatigante à la fois. Bref, une activité pleine de contrastes et de surprises, de plus en plus rares de nos jours.
Concrètement, voici à notre sens les étapes incontournables de l’apprentissage du surf et les conseils qui nous semblent contenir les clés d’une initiation en surf réussie :
1/ Prendre le temps d’apprendre à glisser
Cela signifie ne pas être trop impatient(e) de passer à la position debout. Sentir la mousse (vague déferlée) vous emporter vers le bord jusqu’à la grève… Sensation de vitesse, de flottement au dessus d’un élément insaisissable et doux.
Cette première sensation de glisse allongé(e) est prépondérante lors de l’apprentissage. En effet, si vous ne parvenez pas à « prendre le train de la vague », c’est à dire avoir une vitesse identique à elle, vous manquerez de vitesse qui permet un certain équilibre, équilibre tout à fait relatif mais condition essentielle du redressement (passage à la position debout).
Cette prise de vague en position allongée implique également que vous ayez trouvé « l’assiette », la position d’équilibre allongé afin d’avoir la planche à plat sur l’eau, c’est à dire ni trop en avant ni trop en arrière, afin qu’un maximum de surface soit en contact avec l’eau et glisser ainsi le plus longtemps possible.
2/ Travailler le gainage
Il ne s’agit ni de devenir un bâton raide posé sur une planche ni un sac de pommes de terre affalé sur le « deck » (dessus de la planche) de la planche. Le gainage est la sensation de force qui émane du centre. Pour visualiser un point de départ, on peut chercher à rapprocher son nombril de sa colonne vertébrale, penser à serrer la ceinture abdominale et le périnée. On peut s’imaginer un bloc rectangulaire entre le bassin et le sternum. Le gainage va permettre de ne pas s’accrocher à la planche lors du « départ » dans l’instabilité de la mousse et garder ainsi l’usage de ses bras pour s’équilibrer et les laisser libres de pouvoir ramer ce qui est une des actions les plus importantes en surf.
En fait, il s’agit de maintenir son corps sur la planche grâce aux points d’ancrage des côtes et des pointes supérieures du bassin et le gainage du centre ainsi que celui des quadriceps (cuisses). Imaginez la position « Titanic à la proue » mais allongé(e). Cette position de gainage va donner du drive à la planche même en position allongée. On peut aussi s’entrainer à changer légèrement de direction en mettant plus de poids à droite ou à gauche.
3/ Regarder loin devant
A notre avis, c’est un point central de la réussite. Comme en moto, il faut regarder loin devant si on veut tourner sinon c’est la chute ou la collision assurée ! L’instinct nous pousse à regarder où on met les pieds mais pour réussir à se lever et acquérir un certain équilibre, il faut aller contre ce réflexe et se forcer à porter son regard là où on souhaite aller. Cela aura pour effet de placer naturellement les appuis à la verticale, épaules alignées au dessus du bassin et des talons. Le poids sera ainsi bien réparti permettant un meilleur équilibre sur la planche. A contrario, en regardant ses pieds, on a tendance à plonger vers l’avant et à ne pas pouvoir engager le pied avant assez loin devant ce qui a pour effet d’arrêter la planche puisqu’il y a trop de poids sur l’arrière de celle-ci : c’est mathématique ! Il est donc très important de se « forcer » à regarder un point de repère loin devant (la dune par exemple). Cet automatisme pourra ensuite se transférer lors de la prise de vague non déferlée en regardant la face de la vague et non plus droit devant. Cette vision permettra d’avoir « un projet » d’action, de courbes plus ou moins radicales « top to bottom », et de progression.
4/ Explosivité et relâchement
Nous sommes souvent plein de paradoxes. Le paradoxe n’échappe pas à l’apprentissage du surf. En effet, la qualité d’un redressement est un savant mélange entre explosivité et relâchement. Explosivité pour glisser en position semi debout sur la planche et non pas sauter car un redressement trop dynamique et « muscular » a pour effet de vous éjecter de la planche par réaction. Nous utilisons l’image du chat qui allie souplesse et précision car il est important d’engager son pied avant (qu’on soit goofie ou regular) pour remplacer le plus rapidement possible le poids du haut du corps (poumons, cerveau qui influent d’une façon importante sur l’équilibre de départ allongé). Ce pied avant doit arriver entre les mains qui elles, doivent simultanément se décoller de la planche pour laisser la place au pied et prendre le relai dans la recherche d’équilibre debout. Relâchement pour justement entrer en contact avec les pieds d’une façon douce et de se faire « lourd(e) » sur les appuis comme si on voulait transpercer la planche de part en part. Relâchement également au niveau des articulations du genou et des chevilles afin de gérer l’instabilité de la mousse (vague déferlée) et glisser le plus longtemps possible.
5/ Abaisser son centre de gravité pour conserver l’équilibre
Il s’agit d’abaisser son centre de gravité grâce à la flexion relâchée des genoux. C’est aussi un moyen de mieux ressentir sa planche et de ce fait être capable d’agir en conscience pour changer de direction par exemple en dissociant le poids du corps sur le pied avant pour accélérer ou le transférer sur le pied arrière pour ralentir. Si on reste figé(e), même dans une bonne position c’est à dire épaules alignées au dessus du bassin et des talons, la perte d’équilibre ne tardera pas à arriver.
6/ Multiplier les essais et erreurs
C’est l’erreur qui permet d’avancer. Ce principe est valable dans de nombreux domaines et le surf n’y déroge pas. C’est pour cette raison que malgré la frustration inhérente à cette activité qui est objectivement une activité complexe cf. changement de position, timing, instabilité « mousseuse » et versatilité du milieu (chaque vague est unique et c’est au surfeur de s’y adapter). La répétition du mouvement de redressement, c’est à dire les nombreux essais successifs mais jamais identiques, vont permettre une automatisation de ce mouvement qui permettra ensuite de se concentrer sur d’autres paramètres nécessaires à la prise de vague dans « l’ouverture » (surf the green wave). On parle ici de placement au pic, de lecture de vague, de respect de priorités, de timing au take off… d’autres éléments essentiels à la progression en surf.
7/ Patience et persévérance
Deux qualités primordiales en surf qui permettent de tendre vers l’expertise selon la théorie des 10 000 heures de pratique.
8/ Goût de l’effort
Une autre qualité incontournable pour progresser d’une façon significative car, comme signalé plus haut, la frustration peut être telle qu’on peut en arriver à penser à arrêter complètement le surf, à pester contre l’océan et/ou pleurer toutes les larmes de son corps. Bref, il faut aimer se faire mal, aimer aller chercher ses limites et sortir loin de sa zone de confort. Se confronter à des barrières physiques (souvent la tête sait ce qu’il faut faire mais le corps ne suit plus) et psychologiques (par exemple l’appréhension du mur d’eau ou le « vertige » au take off dans une vague creuse).
9/ Appétence pour l’eau en mouvement et motivation intrinsèque
Il serait absurde de vouloir apprendre à surfer si on ne ressent pas une attirance et un bien être au contact de l’élément eau. Combien de parents poussent leur enfant à essayer le surf alors que l’enfant n’en a aucune envie et qu’il a beaucoup de temps devant lui pour avoir l’occasion d’une expérience agréable car désirée. C’est un gros risque à prendre qui peut se solder par un rejet ferme et définitif de recommencer l’expérience. Quel dommage…
L’appétence pour l’eau doit dépasser le simple plaisir de glisser dans l’eau comme on peut le ressentir en nageant à la piscine. Pour avoir une chance de progresser c’est à dire de multiplier les chutes et les machines à laver, il faut prendre du plaisir à se faire chahuter la tête sous l’eau, parfois les pieds par dessus tête !
10/ Se laisser surprendre et s’adapter
La surprise est une des émotions qui se fait de plus en plus rare dans une société gouvernée par le désir de maîtrise permettant de réduire les appréhensions et d’évoluer dans un environnement de plus en plus anxiogène. C’est tout l’inverse que propose le surf et c’est un des caractères magique et majeur de l’activité. C’est une surprise à chaque vague. Il est impossible d’anticiper totalement l’issue de la prise de vague. Être agile, pas simplement physiquement mais aussi et surtout dans sa tête. L’adaptation est une condition sine qua non de la survie. Si on souhaite passer des « cap » en surf, il faut obligatoirement travailler sa capacité d’adaptation. La progression se fait par palier et déclics, en mode bonne ou mauvaise surprise !
11/ Ne pas se comparer et vivre l’instant présent
Ce dernier petit conseil est d’une importance capitale car d’une façon générale il n’est pas utile voir délétère de se comparer mais en plus en ce qui concerne le surf, c’est « contre productif » et inadapté d’une part parce que chaque individu a un rythme de progression qui lui est propre (comme les petits enfants, certains marchent tôt parlent plus tard mais au final tout le monde parle et marche !) et que l’énergie dépensée à se comparer devrait plutôt se focaliser sur ses propres sensations, sur les conseils personnalisés dispensés par les moniteurs afin d’augmenter sa concentration. On entend beaucoup parler d’ancrage, de centrage, le surf est un excellent exercice de recentrage et d’expérimentation de l’instant présent car si votre esprit est ailleurs, la sentence est immédiate mais heureusement l’eau est magnanime et la chute est douce la plupart du temps…
Comment se mettre dans les meilleures conditions d’apprentissage ?
Le surf camp est l’option la plus efficace, sans parler de la chance de pouvoir partager avec d’autres apprentis surfeur.euse.s ses différentes expériences, chaque jour est unique car le milieu change au grès des marées, des houles et des planches de surf adaptées aux conditions du jour. C’est aussi l’occasion de découvrir un style de vie dont on parle tant mais qui peut être loin de la réalité. Aller à la rencontre de passionné(e)s qui partagent leur expérience et leur façon de vivre le surf .
Enfin, c’est une occasion exceptionnelle de faire une expérience quasi mystique en pleine nature car lorsque on se retrouve « au pic » c’est à dire à l’endroit précis où la vague va commencer à déferler, lors d’une session de surf matinale, avec un vent d’Est léger qui apporte l’odeur de la pinède toute proche, c’est se sentir « poussière » d’étoile au milieu « du grand tout », c’est communier avec l’élément eau et en sortir rasséréné.
Le Natural Surf Lodge est un des surf camps phare et historique de la région puisqu’il a été le premier il y a 20 ans. N’hésitez pas à venir nous rendre visite pour un cours de surf, un stage de surf ou un surf camp sur la côté Atlantique landaise.