À l’heure de la déforestation massive des forêts primaires, outre signer virtuellement les pétitions pour tenter de la stopper, comment lutter concrètement et à son niveau ? Voilà la part du Natural Surf Lodge.
C’est en l’an 2000, date à laquelle Stéphane a vu pour la première fois l’espace vert abandonné à lui même qui allait devenir le Natural Surf Lodge, que l’entretien a commencé. C’est d’ailleurs l’occasion de remercier encore tonton Aimé et toute sa famille pour le coup de main à l’époque !
Tout était là, oui mais dans quel état ! Dame Nature avait repris ses droits et seuls les maîtres des lieux, une vingtaine de chênes de presque deux siècles, supplantaient le lieu en friche. Nous avons commencé par nettoyer les ronces envahissantes, déplanté quelques jolis Camélias replantés plus loin, puis introduit buissons persistants (Rhododendrons, Elaeagnus et Photinia) et semi-persistants (Abélias, les abeilles en raffolent !) qui constituent la limite vivante de la propriété. Ont suivi la coupe au pied de certains spécimens condamnés (les souches ont été conservées pour éloigner les termites des bâtiments) et la plantation de jeunes arbres en remplacement ainsi que des fruitiers pommiers et feijoa venus rejoindre le pêcher, le cerisier et le poirier déjà là. Et les quelques bananiers et palmiers chanvre ont apporté une touche exotique à l’ensemble. Tout ce petit monde pousse tranquillement et apporte cette atmosphère unique à notre lieu de vie et de vacances pour surfeurs. Quelle chance nous avons !
Cet hiver une nouvelle phase de plantation s’est ouverte. Stéphane avait à cœur de repeupler l’Airial en replantant des chênes endémiques sur le terrain pour palier au vieillissement des arbres déjà en place qui peu à peu succombent aux attaques de capricornes, tempêtes, maladies et sécheresses. L’idée est de conserver et transmettre un parc arboré de chênes majestueux qui sont la caractéristique primordiale du Lodge, son essence et ce qui fait la différence inimitable de notre surf camp et lui attribue son ambiance particulière.
Très concrètement, c’est en famille que nous avons replanté 9 chênes pédonculés ou chênes communs. Thomas, jeune forestier passant par là, n’a pas hésité à nous donner un coup de main, car le bel Airial qui nous accueille toute l’année ainsi que les lodgeurs/euses à la saison, vieillit et meurt peu à peu. Les plus anciens spécimens sont âgés de plus de 150 ans et ce sont les larves du capricorne (gros insecte noir volant avec de longues antennes et des mandibules qui pincent, mais au final totalement inoffensif pour l’homme) qui en se logeant dans le tronc coupent les montées de sève et affaiblissent l’arbre jusqu’à le sécher sur pied. C’est très triste mais c’est la nature, un cycle de vie.
Florian, arboriste-élagueur professionnel, amoureux-soigneur des arbres s’occupe annuellement de chaque individu de l’Airial et l’accompagne jusqu’à sa fin. Il grimpe à mains nues et sa taille est toujours opportune et juste. Une belle rencontre utile et bienveillante.
Pour terminer sur une note poétique et historique, une vieille tradition voire une obligation Gasconne voulait que chaque année depuis la Révolution Française, chaque famille plante 2 chênes « pour chauffer les hommes et des glands pour nourrir les cochons ». Certains de ces chênes sont même classés « arbres remarquables de France ». Une tradition plus courue et toujours suivie aujourd’hui est celle du Mai qui pour glorifier le mois des fleurs, attribue la plantation d’un arbre devant la maison de la personne qu’on souhaite célébrer pour y associer l’essence et la noblesse de ses mœurs, sans oublier les réjouissances festives locales qui suivent et survivent dans les villages Landais…
Alors n’hésitons pas, remettons au goût du jour les traditions pleines de bon sens, plantons des arbres pour les oiseaux, nos poumons et surtout ceux de nos enfants, des haies pour les abeilles, remettons les mains dans la terre-mère et célébrons la, jour après jour, en pleine conscience…